Ce sont des questions qui me revenaient sans cesse en tête lorsque je suis tombée sur le livre de Diane Drory « Au secours ! Je manque de manque », évidemment le titre m’a interpelée ! Je lis la 4ème de couverture :
«Aujourd’hui, chaque parent se soucie de son enfant, souhaitant le meilleur pour lui, lui procurant le nécessaire et le superflu. Et pourtant, il n’y a jamais eu autant de demandes pour des consultations infantiles…
À force d’être protégés, couvés, de recevoir, nos enfants ne connaissent plus le manque. Or, le manque, tout comme les limites, est constructeur, leur permet de grandir et d’acquérir les compétences pour s’épanouir et s’affirmer.
Dans ce livre, Diane Drory nous propose de réfléchir à la manière de surmonter certains paradoxes contemporains en matière d’éducation. Elle nous explique tout l’intérêt du manque et nous montre ses effets positifs et négatifs sur le devenir de nos enfants.
Découvrez des réflexions inédites sur des sujets d’actualités tels le burn-out chez les enfants, l’importance de l’espace intime, l’enfant qui veut mourir ou l’enfant « crisseux ».»5
Puis je l’ouvre dans les premières pages pensant tomber sur le sommaire et à la place je lis :
« (…) On m’a trop donné, bien avant l’envie,
J’ai oublié mes rêves et les mercis,
Toutes ces choses qui ont un prix,
Qui font l’envie de vivre et le désir,
Et le plaisir aussi.
Qu’on me donne l’envie,
L’envie d’avoir envie.
Qu’on rallume ma vie.»6
Cet ouvrage m’a apporté des réponses et aussi d’autres questions en rapport avec la place que les adultes laissent aux enfants, aux adolescents pour que l’individuation puisse se faire, encore est-il nécessaire de leur laisser du temps, chronologique mais surtout psychique! Or, tout le monde est sollicité sans cesse et cela se répercute sur les enfants. Dans ce cas là, c’est le temps et la patience qui manquent, le temps de l’assimilation, le temps psychique indispensable à la construction de l’individu et la patience de les laisser être tout simplement. En fait, ce n’est pas si simple lorsque la société est en permanence dans le faire et l’avoir ! Le manque manque et lorsqu’il se présente abruptement faire quelque chose, avoir quelque chose en main ou sous les yeux ou dans les oreilles manquent, en tant qu’adulte ne sommes nous pas les premiers à se sentir coupable de ne pas faire quelque chose ? Dans une société de consommation, de performance analysée, contrôlée, l’adulte peut être le premier à être angoissé par le manque et à en oublier son importance, à condition que ce soit un manque bordé, avec des limites, donc pas vertigineux mais rassurant, dans lequel on peut être et être libre de (se) créer.
C’est de ce manque là dont il s’agit en art-thérapie contemporaine©, le manque créateur.